La révolte des anesthésistes-réanimateurs, soutenue par les ophtalmologistes, gronde. On parle en effet de décote, voire de suppression de la cotation, d’actes d’anesthésie pour l’opération de la cataracte. Objectif purement financier, puisqu’il s’agit de réaliser une économie de 10 millions d’euros ! Mais quel enjeu pour les patients, tout le problème est là ?
Cette opération des yeux qui consiste à remplacer le cristallin opacifié est l’acte chirurgical le plus fréquemment pratiqué en France (600.000 personnes en 2009). Et elle devrait s’accroître encore avec l’augmentation de l’espérance de vie de nos aînés. Certes, dans ce type d’intervention, l’anesthésie est généralement locale, se limitant à des gouttes de collyre, et les complications sont plutôt rares. Doit-on pour autant se priver de ces magiciens de la réanimation au cas où un incident (cardiaque ou autre) surviendrait ? Le syndicat des ophtalmos rappelle en effet que les opérés, souvent âgés, ont parfois une lourde pathologie associée… Les décisions pour remettre à flot le déficit de la Sécu n’ont pas fini de faire couler de l’encre !
par Dr Myriam Lainé-Régnié