A l’écoute des patients adultes, le psychanalyste perçoit à quel point notre inconscient conserve, longtemps, la trace de nos conflits infantiles tapis bien au chaud dans l’inconscient. Lorsque l’enfant subit un traumatisme psychique, réel ou imaginaire – abandon, humiliation, injustice, voire pire – il ne peut s’en défaire sans l’aide d’un adulte, et ce trauma rôde dans l’inconscient à la recherche d’une issue. Souvent, c’est seulement à l’âge adulte qu’il osera s’en occuper, aidé par un ami, un conjoint, un thérapeute ou par lui-même.
Un conflit qui modèle notre personnalité
Zoom sur ce conflit qui erre dans l’inconscient durant des années : il colore notre perception du monde, sculpte notre personnalité, modèle notre pensée et ce, jusque dans notre vie personnelle et intime. Combien de vocations sont nées suite à un traumatisme subi : policier, avocat, juge, éducateur… psy ! Les métiers liés au soin et à l’autorité révèlent parfois les souffrances ou les espoirs d’enfants malmenés dans leur jeune âge.
Ces parcelles de douleurs infantiles peuvent même nous amener jusqu’au choix de notre conjoint, au-delà de ses qualités sentimentales, esthétiques, etc. : c’est sur celui qui va partager notre vie que nous projetons l’image d’un sauveur qui comprendra et résorbera notre trauma originel.
par Harry Ifergan, psychologue et psychanalyste