Pour la première fois, des chercheurs du CNRS ont fabriqué du tissu humain in vitro. Objectif : disséquer les mécanismes moléculaires et cellulaires précoces de la cancérogenèse cutanée au sein même du tissu. De nombreuses retombées pharmacologiques, cosmétologiques et thérapeutiques en sont attendues pour tous.
En fait c'est de la peau xeroderma pigmentosum (XP), qu'ils ont réussi à reconstruire in vitro. Dans cette maladie héréditaire rare mais souvent mortelle, les patients ont une prédisposition aux cancers de la peau induits par les UV solaires.
A partir de petits échantillons de peau prélevés sur des patients consentants, les chercheurs ont mis au point une technique de reconstruction et de culture in vitro de cette peau XP. Elle présente une sensibilité aux ultraviolets très élevée et a, en outre, révélé des altérations de la différenciation et de la multiplication cellulaire jusqu'alors inconnues, ces altérations pouvant jouer un rôle dans les processus de la cancérogenèse.
Grâce à la mise au point du premier système de reconstruction de peau humaine hypersensible aux ultraviolets, les mécanismes moléculaires et cellulaires précoces de la cancérogenèse cutanée vont pouvoir être disséqués au sein même du tissu.
Les retombées pharmacologiques, cosmétologiques, et thérapeutiques de ces travaux sont nombreuses. Elles visent à l'amélioration de la prévention et du traitement des cancers cutanés, non seulement chez les patients XP déficients en réparation de l'ADN, mais aussi dans la population normale, largement touchée par les effets nocifs du soleil.