La validation par l'Afnor des kits d'analyse rapide est un pré requis indispensable
sur notre marché
, affirme Jean-Pierre
Papillon, président du Sydiale, le Syndicat
des industries du diagnostique. En effet, depuis la parution en juillet 2003 du protocole
de validation des méthodes alternatives, la
norme EN Iso 16140, on assiste à la disparition des méthodes de routine, méthodes simplifiées acceptées par l'administration.
Plus de sécurité
Dans ce contexte les industriels et les laboratoires prestataires se tournent d'avantage vers méthodes les méthodes de référence alternatives que nombre que vers d'entre les eux ne sont quasiment plus en mesure de réaliser.
Le Sydiale estime par exemple que plus de 60 % des recherches de pathogènes en agroalimentaires sont effectuées grâces aux méthodes rapides.
Même si cela ne les affranchit pas de leur
responsabilité, l'utilisation de techniques
rapides certifiées par l'Afnor répond aux
exigences des industriels. Les deux princi-
paux souhaits de nos clients sont les délais
de rendu analytique et la sécurité
, indique
Didier Fromentier, expert en microbiologie
chez Eurofins Scientific.
Ce prestataire d'analyse réalise la quasi- totalité de ses recherches de pathogènes à l'aide de méthodes alternatives validées. Ces techniques
nous permettent d'être compatibles
avec la gestion du danger microbiologique auquel sont
confrontés nos
clients. Pour nous, elles s'intègrent bien dans notre process de production et permettent de ne pas focaliser nos techniciens
sur de longues manipulations qui donnent
peu de résultat. Leur coût est souvent inférieur car les modalités de confirmation de
plusieurs méthodes sont moins lourdes et la
formation prise en charge par le fournisseur
est un plus
, complète Didier Fromentier.
Les améliorations constantes apportées aux
kits d'analyse contribuent également à leur
succès. La liste des méthodes validées fait
apparaître trois principes technologiques
distincts : l'immunologie, la biologie moléculaire et les milieux de culture. Reconnues
par l'Afnor dans les
années 1990, les méthodes immunologiques de type Elisa
combinent des anticorps spécifiques capables de fixer les
germes cible, avec des anticorps qui portent
le système de mesure. La PCR (Polymerase
Chain Reaction) utilise le principe de l'amplification d'une séquence d'ADN spécifique des bactéries recherchées. L'avantage commun à ces deux technologies est la
possibilité d'automatiser une grande part
du protocole expérimental, ce qui permet
une meilleure traçabilité et une satisfaction
des besoins pour les gros volumes d'analyse
, explique Jean-Pierre Papillon. Rejoignant
les techniques plus traditionnelles, on note
par ailleurs que de nombreux kits d'identification sur boîtes de Pétri ont été validés
récemment par l'Afnor. Il s'agit de nouveaux milieux sélectifs qui contiennent un
substrat chromogène permettant la coloration des colonies en fonction de leur activité
enzymatique.
Une reconnaissance à l'étranger
Ces milieux chromogéniques sont très appréciés car ils sont prêts à l'emploi, nécessitent moins de consommables (une seule boîte) et permettent de gagner en confort de lecture.
Outre les améliorations techniques, Le
maintien de règles de
certifications rigoureuses et la reconnaissance de la validation Afnor à l'étranger sont des points essentiels pour l'ensemble des acteurs. A raison de plus d'une dizaine de demandes par an, la liste des méthodes ne cesse de s'allonger malgré l'investissement que cela représente : huit mois à un an pour un coût supérieur à 25 000 euros. Pour les fournisseurs de kits le rapport efficacité/ coût s'avère positif et ils n'hésitent plus à se tourner vers l'Afnor. Les pays européens veulent des méthodes validées selon la norme 16140, cette reconnaissance est indispensable en France et en Belgique,
mais aussi en Allemagne, en Italie, en
Espagne et au Danemark
, reconnaît Jean-Pierre Papillon. Comme l'Afnor est seule à
délivrer une certification sur la base de cette
norme, la France a une longueur d'avance et
compte bien jouer un rôle significatif dans
les évolutions en
cours. Les grands
groupes industriels
français, très en
pointe dans le
domaine analytique,
souhaitent quant à
eux des méthodes uniformisées. Pourtant,
nous sommes encore loin d'une validation
mondiale car des différences majeures
existent entre les systèmes, principalement
avec l'AOAC qui n'utilise ni le protocole et
ni les méthodes de référence définis par
l'Iso. Des rencontres ont lieu pour discuter
des plans d'expérience, du choix des
matrices alimentaires ou des tests
statistiques utilisés, mais chacun fait par
ailleurs un intense lobbying pour une
évolution qui se rapprocherait de ses propres
critères.