Les chercheurs affirment qu’augmenter le prix de l’alcool et contrôler les ventes peut aider à limiter la consommation excessive d’alcool. La plupart des personnes qui boivent en excès ou avec frénésie ne sont pas des alcooliques d’après un rapport récent du gouvernement US.
En fait 90 pourcent des personnes ayant une consommation excessive d’alcool ne sont pas dépendantes à l’alcool. Mais d’après le Centre Américain pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (CDC, U.S. Centers for Disease Control and Prevention), un adulte sur trois a une consommation excessive d’alcool.
Un grand nombre de personnes supposent à tort que les personnes qui consomment trop d’alcool sont alcooliques,
rapporte le co-auteur de l’étude Dr. Robert Brewer le directeur du programme sur l’alcool du CDC.
La découverte surprenante est que neuf personnes sur 10 consommant de l’alcool en excès ne remplissent pas les critères de diagnostic de l’alcoolisme,
déclare-t-il.
Brewer affirme que les consommateurs excessifs font de l’automédication
.
Mais la plus grande partie de ce phénomène reflète le fait que nous vivons dans une société où les gens reçoivent des messages très diversifiés au sujet de la consommation d’alcool,
affirme-t-il. Un grand nombre de personnes ont été amenées à croire que boire, et plus particulièrement boire en grandes quantités, est une façon de passer du bon temps. Nous devons nous efforcer de changer l’environnement au sein duquel les gens prennent la décision de boire.
D’après un rapport publié le 20 novembre dans la publication du CDC Preventing Chronic Disease, la plupart des personnes ayant une consommation excessive d’alcool sont des buveurs frénétiques.
Un buveur frénétique se définit pour les femmes comme une session où au moins quatre boissons sont bues en peu de temps et pour les hommes comme une session où au moins cinq boissons sont bues en peu de temps. Au moins 8 boissons dans une semaine pour les femmes ou au moins 15 boissons dans une semaine pour les hommes est considéré comme une consommation excessive d’alcool. Brewer déclare que la consommation d’alcool chez la femme enceinte ou le jeune de moins de 21 ans est également excessive.
L’alcoolisme quant à lui est une maladie chronique qui comporte généralement un passif de consommation excessive d’alcool, un besoin irrépressible d’alcool, la consommation continue d’alcool malgré des problèmes répétés avec l’alcool et l’incapacité à contrôler sa consommation d’alcool.
La consommation excessive d’alcool est responsable de près de 88 000 morts par an. D’après ce rapport, près de 3 700 personnes ayant une dépendance à l’alcool meurent chaque année.
Ces décès sont dus aux effets d’une consommation excessive d’alcool à long terme et peuvent se traduire par des cancers du sein, des maladies hépatiques et des maladies cardiaques. La consommation d’alcool entraîne également des décès immédiats dus à la violence, une intoxication alcoolique ou des accidents de la route.
En 2006, les conséquences liées à la consommation excessive d’alcool ont coûté plus de 223 milliards de dollars aux Etats-Unis déclare Brewer.
Les services de traitement sont importants pour les alcooliques dit Brewer. Mais nous devons essayer de développer un plus large éventail d’interventions permettant de traiter la consommation excessive d’alcool chez les personnes n’étant pas considérées comme des alcooliques,
déclare-t-il.
Brewer affirme qu’augmenter le prix de l’alcool peut être une stratégie permettant de réduire la consommation d’alcool. Le comportement lié à la consommation d’alcool est très dépendant du prix. Si l’alcool est plus cher, les gens boiront moins,
conclue-t-il.
Une autre stratégie serait de limiter la disponibilité d’alcool en contrôlant strictement les lieux où les gens peuvent s’approvisionner en alcool, rajoute Brewer.
De plus, les médecins devraient être incités à détecter les signes de consommation d’alcool excessive chez leurs patients et les sensibiliser à consommer moins d’alcool, dit-il.
Le Dr. Scott Krakower, responsable de l’unité de psychiatrie au Zucker Hillside Hospital à Glen Oaks, N.Y. déclare, Malgré toutes nos campagnes de sensibilisation et nos stratégies ciblant l’alcoolisme, nous n’arrivons pas à atteindre la grande majorité des patients qui sont aux prises avec des problèmes de consommation excessive d’alcool ou qui sont des buveurs frénétiques.
Les adultes et les adolescents sous-estiment les quantités qu’ils ingurgitent et se mettent dans des situations dangereuses lorsqu’ils consomment de l’alcool avec excès, dit-il.
Détecter et éduquer sont les clés pour amener les patients et leurs familles à comprendre ce problème et leur montrer comment s’en sortir. Grâce à ses stratégies, nous pouvons détecter les problèmes suffisamment tôt et empêcher que la situation ne s’aggrave,
ajoute Krakower
Pour cette étude les chercheurs ont analysé les données relatives à 138 000 adultes américains âgés d’au moins 18 ans dans les 50 états et Washington, D.C., ayant participé à l’Etude Nationale sur l’Usage des drogues et sur la Santé de 2009, 2010 ou 2011.