Les effets néfastes du tabagisme passif (le fait d'inhaler de la fumée sans fumer soi-même) sont maintenant parfaitement avérés. De nombreuses études ont démontré son rôle sur la survenue de cancers, par exemple du poumon.
La plus significative de ces études est probablement celle qui a affirmé qu'un petit enfant, au contact permanent de sa mère qui fume, est soumis à une exposition tabagique égale à ce quelle serait s'il fumait lui-même 50 cigarettes par an.
Cependant, il est difficile d'appréhender le niveau réel de cette exposition :
- Les questionnaires sont souvent peu fiables.
- La méthode la plus utilisée est le dosage de cotinine (dérivé de la nicotine) dans les urines mais elle comporte deux aléas que sont la grande variabilité des quantités évacuées et la dégradation rapide de la cotinine (de l'ordre de 20 heures).
- Le dosage de la salive : aux mêmes remarques exprimées au sujet des urines s'ajoute le fait que les glandes salivaires reçoivent plus de cotinine que d'autres organes.
Une nouvelle mesure de la cotinine a donc été proposée dans les cheveux. La lenteur de croissance des cheveux permet d'éviter tout facteur ponctuel et un centimètre de cheveu correspond environ à un mois d'exposition.
L'étude à laquelle nous faisons référence, publiée dans le journal Epidemiology community health (2002), montre que la relation entre les divers critères de consommation tabagique et d'exposition passive et le taux de cotinine dans les cheveux est plus sûre que celle établie avec la cotinine urinaire.
Cette étude a également permis de montrer que le fait de ne pas fumer à l'intérieur de la maison ne suffit pas pour protéger les enfants. L'imprégnation du tabac dans les vêtements, la persistance dans l'air expiré par les fumeurs restent des facteurs patents d'exposition au tabagisme passif.
Vous fumez, vous avez des enfants ; ils ont des problèmes respiratoires et ORL fréquents : il est maintenant possible de savoir s'ils sont réellement exposés au tabagisme.