Il existe sur le marché pharmaceutique espagnol un même médicament commercialisé sous deux présentations différentes par le même laboratoire, Merck, Sharp & Dohme (MSD), et qui peut coûter jusqu'à neuf fois plus cher selon son utilisation. Il s'agit du finastéride que les urologues prescrivent depuis des années pour les tumeurs de la prostate.
Il y a deux ans, MSD a lancé sur le marché ce même principe actif pour lutter contre la calvitie, sous un nom différent, beaucoup plus cher et avec l'accord du ministère de la Santé. Pour éviter que les Espagnols soucieux de retarder la chute de leur cheveux n'achètent la présentation la plus économique, il a été imposé qu'elle ne puisse être vendue que sur ordonnance accompagnée du visa de l'inspection sanitaire.
Pour beaucoup, c'est une situation scandaleuse qui démontre que la politique du ministère favorise les laboratoires les plus puissants en leur permettant de faire de gros bénéfices sur la vente d'une même molécule destinées à deux pathologies distinctes. Pour MSD, il ne s'agirait que d'un paradoxe de plus engendré par les règles compliquées de la politique pharmaceutique espagnole. Il ne reste plus qu'à expliquer cela aux urologues qui " deviennent fous " à force de devoir documenter précisément chaque cas et chaque ordonnance pour qu'elle puisse être estampillée du fameux visa.
El País