L’expérience d’une langue étrangère sera réussie surtout si c’est celle de l’un des parents. Dans ce cas, en plus du vocabulaire transmis, les intonations et les sentiments portés par la langue seront aussi rattachés à la culture elle-même. On agrémentera cette langue d’informations sur le pays d’origine ; on peut même s’y rendre afin que ce projet prenne tout son sens. Mais, plus modestement, c’est par les actes quotidiens que les enfants l’apprennent le mieux : berceuses, mots doux, livres, documentaires, dialogues avec d’autres enfants parlant la même langue et échanges avec les grands-parents concernés. De fait, l’enfant va acquérir deux manières de penser et, ainsi, apprendra mieux le sens de la relativité.
À l’inverse, si les parents ont la même langue maternelle, on n’introduira pas une seconde langue tant que la première n’est pas complètement acquise (en général vers 6 ans). Ne cherchez pas à faire de votre enfant un petit savant surdoué en langues étrangères. Cela ne lui apportera que de la confusion.
L’apprentissage d’une langue est quelque chose de simple et complexe à la fois. Mais il ne faut pas oublier le point le plus crucial, à savoir le lien affectif qui unit celui qui parle une langue avec le monde dont il est issu : les souvenirs d’enfance, la culture, etc.
par Harry Ifergan