Boire de l’alcool avant de prendre le volant ou rouler le pied au plancher en passant outre les limites de vitesse sont deux attitudes considérées comme les principales causes d’accident. Ce n’est pas faux, mais la somnolence au volant serait plus dangereuse encore, à l’origine d’un accident sur trois. Et, semble-t-il, nul n’est à l’abri !
À titre expérimental, une personne s’est ainsi portée volontaire pour parcourir sous étroite surveillance les 930 kilomètres séparant Paris de Nice. Après s’être fait poser, dans un centre spécialiste du sommeil, des électrodes reliées à un boîtier pour enregistrer son état veille-sommeil, cet automobiliste a pris la route après une bonne nuit de repos. En respectant scrupuleusement toutes les consignes de sécurité anti-fatigue : pauses régulières toutes les deux heures, repas léger, boisson sans alcool, pas de dépassement des vitesses autorisées…
Ô surprise, le boîtier a parlé et révèle que ce prudent conducteur a somnolé bel et bien 11 minutes, fort heureusement pas d’affilée, mais tout de même par tranches de 30 secondes à 2 minutes 30. Sans en avoir conscience, il aurait ainsi parcouru 23 km à une vitesse moyenne de 130 km/h ! Impressionnant et quelque peu inquiétant, car quelle conclusion tirer de cette expérience à part redoubler encore de vigilance ?
Source : "L’Argus de l’automobile" début juillet.
par Dr Myriam Lainé-Régnié