À l’approche du terme de la grossesse, certains parents établissent un projet de naissance écrit qu’ils remettent à la sage-femme dès leur arrivée en maternité. Il faut savoir qu’une grande partie des désirs du couple (liberté de mouvement pendant le prétravail, présence permanente du compagnon, n'avoir qu’un seul intervenant (la sage-femme) tout au long du travail, garder bébé contre soi à la naissance…) est couramment respectée dans les établissements.
À la lecture des exemples de projets de naissance édités sur le Net, on constate que la demande principale des parents est que l’accouchement se déroule au mieux, de la façon la plus naturelle qui soit. C’est bien dans ce sens qu’une majorité de sages-femmes travaille, en s’employant à respecter les attentes des parents.
J’ai cependant retrouvé dans ces exemples certains actes d’un autre temps, comme le lavement rectal pour les mamans ou l’injection de vitamine K pour les bébés qui ne se pratique pourtant plus dans aucune maternité. Quant au terme de lavement utérin, il m’est à ce jour encore inconnu ! Attention alors à ne pas faire de copier-coller sans comprendre véritablement le sens des termes utilisés !
Il me semble aussi que les parents doivent être mieux avertis de certains risques, avant de formuler une demande comme celle de pouvoir s’alimenter pendant le travail. Si l’on oblige les mamans à rester à jeun en salle de naissance, c’est pour éviter une complication très redoutée (l’inhalation pulmonaire) lors d'anesthésie générale que l'on ne pratique qu’en cas d’urgence vitale. De même, le refus de l’installation d’un collyre chez le nouveau-né me paraît exagéré, sachant qu’il n’est pas douloureux et qu’il permet d’éviter le risque d’une infection gonococcique, certes rare mais redoutable.
En conclusion, le projet de naissance écrit peut apporter une information sur les souhaits des parents, mais le fait de dialoguer et d’échanger avec le personnel médical reste la meilleure façon de vivre au mieux son accouchement.
par Sophie Emond