La plupart des donneurs, et ils sont rares, sont des personnes décédées à l’hôpital en état de mort encéphalique (absence totale de conscience, pas de respiration spontanée…). Leurs organes vitaux (cœur et poumons) sont intacts, il est alors possible de les maintenir artificiellement en vie durant quelques heures. Pour la première fois en France, une greffe de foie provenant d’un donneur décédé après arrêt cardiaque a été réalisée avec succès au groupe hospitalier parisien de la Pitié-Salpêtrière sur un patient souffrant d’une pathologie hépatique grave.
En pratique, depuis 2006 en France, certains sites pilotes spécialisés dans la transplantation ont été autorisés à prélever des reins sur des donneurs décédés après arrêt cardiaque. Ceci dans le respect de critères stricts de sélection de donneurs et receveurs édictés par l’Agence de biomédecine. Ainsi, l’échec de la réanimation du donneur, notamment après la pratique d’une nouvelle technique dite de ressuscitation, est une règle incontournable avant de déclarer un patient décédé.
Nouveau, depuis 2009, l’Agence de biomédecine a élargi ce droit à la greffe du foie dans les mêmes conditions que celle du rein. Cette stratégie visant à accepter certains prélèvements sur cœur arrêté pour combler la pénurie de donneurs est une source d’espoir pour les nombreux patients en demande de greffons, inscrits sur une liste d’attente nationale interminable…
par Dr Myriam Lainé-Régnié