Lorsque la régression a du bon !

Il arrive qu’un enfant évoluant normalement se mette à "faire le bébé" vers l’âge de 3-4 ans ou plus, sans motif apparent. Tout se passait bien jusque-là mais, à la suite d’une rentrée scolaire ou d’un déménagement l’éloignant de ses références habituelles, ou encore à la suite de l’arrivée d’un frère ou d’une sœur, il se remet à "parler bébé" ou à réclamer une tétine, voire des couches-culottes.

Ce phénomène de régression est bien normal dans le développement de l’enfant et devrait même rassurer des parents inquiets. En effet, lorsqu’une période charnière se présente et que l’enfant redoute d’y entrer ou pense ne pas arriver à passer ce cap, il se met à régresser par un mécanisme de défense bien connu. L’exemple de la voiture qui peine à grimper une côte est similaire : il faut rétrograder de vitesse pour relancer le moteur et prendre l’élan nécessaire. Il en est de même chez l’enfant : revenir à une étape antérieure qu’il a traversée le rassure, pour pouvoir repartir de plus belle. Jamais l’expression "reculer pour mieux sauter" ne pourra mieux s’appliquer.

Zozoter, reprendre le biberon qu’il avait abandonné ou réclamer des couches-culottes au moment où un nouveau-né vient agrandir la famille. Dans ce cas précis, la peur d’être moins aimé et choyé lui indique qu’en imitant un bébé très dépendant, il sera assuré des soins dont il a besoin. "Faire le bébé" est un moyen d’y parvenir.

En définitive, lorsqu’un enfant régresse, il indique par là-même qu’il a pressenti la difficulté qu’il devra surmonter. Et cela est plutôt rassurant.

par Harry IFERGAN

  • Publié: 26/02/2014 15:30
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