En donnant régulièrement leurs conseils ou en citant sans arrêt leur exemple, il arrive que les belles-mères soient jugées un peu trop envahissantes auprès de leur belle-fille enceinte. Cependant, leur avis peut réellement se révéler déterminant dans la bonne évolution de la grossesse, et j’en veux pour preuve cette histoire.
Madame X., accompagnée de sa belle-mère, consulte un après-midi en urgence car elle ne sent plus son bébé bouger depuis la veille. C’est sa première grossesse, et elle est enceinte de plus de 8 mois. Jusque-là, tout s’était très bien passé, mais depuis un mois la famille est ébranlée par le décès brutal du beau-père. Les liens de Madame X. avec sa belle-famille étant très forts, celle-ci a un peu mis de côté sa grossesse pour soutenir moralement son mari. Même si depuis plusieurs jours elle sent beaucoup moins son bébé bouger, elle met ce signe sur le compte de son état de tristesse.
Sa belle-mère, inquiète, insiste sérieusement pour l’emmener à la maternité (le mari de Madame X. étant au travail). Je reçois donc deux femmes charmantes, dont le deuil est quelque peu apaisé par cet enfant à venir. Bébé est bel et bien vivant, mais son rythme cardiaque n’est pas du tout réactif, et Madame X. ne le sent toujours pas plus bouger. Le médecin qui pratique alors une échographie découvre un enfant qui ne montre aucun mouvement actif et semble avoir arrêté sa croissance depuis l’échographie du troisième trimestre. Rapidement, le bébé montre quelques signes de faiblesse au niveau de son rythme cardiaque, et une césarienne en urgence s’impose (bien acceptée par Madame X. qui en comprend sa nécessité). À la naissance, le nouveau-né, bien tonique, sera en parfaite santé, et effectivement son poids avoisinera les 2.100 grammes.
Encore merci à cette grand-mère qui a su être vigilante et protéger les siens ! N’oublions pas que les belles-mères peuvent parfois être de très bon conseil.
par Sophie Emond